Nouvelle Annexe 1 des BPF : une révision majeure pour les médicaments stériles
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- 14 oct.
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Nouvelle Annexe 1 des BPF : une révision majeure pour les médicaments stériles
Dans l’industrie pharmaceutique, garantir la stérilité des médicaments est un impératif non négociable. La moindre contamination, qu’elle soit microbienne, particulaire ou endotoxinique, peut compromettre la sécurité du patient et entraîner des conséquences graves. C’est pourquoi les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF ou GMP) jouent un rôle fondamental dans l’encadrement des procédés de production.
Parmi ces référentiels, l’Annexe 1 du guide EU GMP est dédiée à la fabrication des produits stériles. Récemment mise à jour, elle reflète les évolutions technologiques et les exigences accrues du secteur. Décryptage.
Qu’est-ce que l’Annexe 1 ?
L’Annexe 1 du volume 4 des BPF européennes, intitulée “Manufacture of Sterile Medicinal Products”, définit les principes applicables à la production aseptique de médicaments, tant pour l’humain que pour le vétérinaire. Elle s’applique à tous les types de procédés stériles : remplissage aseptique, stérilisation terminale, lyophilisation, etc.
Ce texte est une référence incontournable pour les industriels, les responsables qualité, les services validation et les ingénieurs impliqués dans les projets pharmaceutiques.
Pourquoi cette révision était nécessaire
La version précédente de l’Annexe 1 datait de plusieurs années et ne prenait pas suffisamment en compte les avancées technologiques ni les pratiques modernes de gestion de la qualité.
La nouvelle version, publiée en août 2022 et entrée en vigueur le 25 août 2023, introduit des exigences plus précises et renforce la culture de la maîtrise des risques. Certaines dispositions spécifiques, comme le point 8.123 relatif aux zones de chargement des lyophilisateurs, bénéficient d’un délai supplémentaire jusqu’au 25 août 2024.
Objectifs principaux de la révision :
Intégrer les innovations technologiques (isolateurs, RABS, systèmes à usage unique)
Renforcer la gestion des risques qualité (QRM) à tous les niveaux
Structurer une stratégie de maîtrise de la contamination (CCS) cohérente et documentée
Améliorer la surveillance environnementale et la validation des procédés critiques
Quelles sont les nouveautés clés de l’Annexe 1 ?
La nouvelle Annexe 1 met l’accent sur plusieurs piliers techniques et organisationnels :
1. Contamination Control Strategy (CCS)
Le concept de stratégie de maîtrise de la contamination devient central. Il doit couvrir l’ensemble des éléments influençant la stérilité : conception des locaux, équipements, flux de personnel et de matières, nettoyage, désinfection, validation, monitoring environnemental…
2. Gestion des risques intégrée
Le QRM est désormais exigé à toutes les étapes : développement, qualification, validation, production, surveillance.
3. Locaux et équipements
Une attention particulière est portée aux technologies barrières (isolateurs, RABS), aux flux d’air, à la pression, aux zones de transfert, et aux salles blanches alignées sur les normes ISO 14644-1.
4. Surveillance environnementale
Le monitoring viable et non viable est renforcé avec des seuils d’alerte/action bien définis et l’analyse des tendances comme outil de pilotage.
5. Procédés de stérilisation
L’accent est mis sur les tests d’intégrité des filtres (PUPSIT), la justification des méthodes de stérilisation et la validation rigoureuse des procédés.
6. Formation et qualification du personnel
La formation, la qualification et la requalification sont renforcées. L’accent est mis sur le comportement aseptique et l’hygiène.
7. Systèmes à usage unique (SUS)
Les risques liés à ces dispositifs (fuites, extractibles, particules…) doivent être intégrés dans la CCS et le QRM.
Un enjeu stratégique pour les industriels
La mise en conformité avec l’Annexe 1 implique des investissements techniques, une révision des processus qualité, et une montée en compétences du personnel. Elle constitue également une opportunité d’amélioration continue, de réduction des risques et de fiabilisation des procédés.
Pour les acteurs du secteur pharmaceutique, se conformer à cette nouvelle version n’est pas seulement une obligation réglementaire : c’est un levier de performance industrielle et de confiance.

